Le
bilan du week-end dernier témoigne d’un reflux à l’échelle
nationale du mouvement des Gilets jaunes. Mais cela n’efface pas la
profondeur de la colère, l’ancrage de la contestation et la
nécessité de militer pour construire la mobilisation contre le
gouvernement.
Les
manifestations du 15 décembre et les blocages ont reculé, mais on
aurait tort d’enterrer la mobilisation.
En
effet, la colère n’a pas été réduite par les annonces de Macron
et de Philippe. Le gouvernement a annoncé sa volonté de casser les
barrages, tout en prétendant avoir une volonté de « dialogue »,
mais la répression pourrait également produire l’effet inverse :
un refus général de la politique du gouvernement.
Renforcer
la mobilisation
Le
bilan des dix derniers jours est notamment celui de l’échec, que
l’on espère temporaire, du lien entre les Gilets jaunes et le
mouvement ouvrier organisé.
Par
la responsabilité des principales directions syndicales, les appels
à la mobilisation du monde du travail, notamment pour des
augmentations de salaires, ont été très limités.
De
plus, les blocages ne basculent pas encore dans les lieux de travail,
alors que la grève permettrait mécaniquement d’augmenter le
rapport de forces.
Sur
les lycées et les universités, la mobilisation en est au début, et
elle doit se renforcer sur les revendications de la jeunesse :
contre la sélection mise en place par la réforme du lycée,
Parcoursup et les frais d’inscription.
Oui,
nous voulons une réelle démocratie !
Depuis
le début du mouvement, une grande aspiration démocratique s’est
exprimée, pour que celles et ceux d’en bas puissent décider.
Le
référendum d’initiative citoyenne (RIC) apparaît comme une
réponse. Sur les barrages, il est bien souvent présenté comme un
moyen de débattre et de décider à partir du niveau local… alors
que pour les partis institutionnels et le gouvernement, ce serait
nouvelle forme de référendum pour faire croire à la population
qu’elle décide.
Pour
décider, pour agir, il faut nécessairement connaître les données
permettant de faire des choix : en ouvrant les livres de compte
des entreprises, en levant le secret bancaire et commercial, en ayant
la possibilité de contrôler l’activité des élus et de les
révoquer, en ayant véritablement le temps et les moyens d’organiser
des discussions et des prises de décision démocratiques, y compris
en mettant en cause le pouvoir patronal dans les entreprises.
Pour
en finir avec Macron et son gouvernement
Le
mouvement auquel nous assistons depuis plus d’un mois est sans
précédent. Il ouvre des espaces démocratiques, il encourage les
luttes.
Il
est donc capital de continuer à construire la mobilisation, de
manifester samedi 22 décembre 2018(à Clermont-Ferrand à 13H30 Place des Bughes) et de poursuivre la lutte en 2019.
Maintenir
les blocages et les manifestations, construire les mobilisations sur
les lieux de travail pour les salaires, contre la réforme du lycée
et la sélection, etc.
Nous
devons aussi lutter contre la répression, pour l’arrêt des
poursuites contre l’ensemble des manifestantEs.
Pour
obtenir de réelles victoires et en finir avec Macron et le
gouvernement, il n’y aura pas de raccourci à la construction de
l’unité d’action la plus large et à la grève générale.